Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility OLIVIER PERREAU, LA PASSION ET LE TRAVAIL EN HERITAGE | Equita Lyon

© PSV.J.Morel - M.Froment

OLIVIER PERREAU, LA PASSION ET LE TRAVAIL EN HERITAGE

24 octobre 2025

Ce 2 août 2024, le Roannais n’est pas prêt de l’oublier ! Dans les jardins du Roi Soleil, face à son public, Olivier Perreau montait sur le podium de Paris 2024, décrochant avec Julien Epaillard et Simon Delestre la médaille de bronze par équipe de l’épreuve olympique de saut d’obstacles. Aux commandes de GL events Dorai d’Aiguilly, le chef de file des Equita Riders réalisait le rêve d’un gosse nourri par la passion transmise par ses parents. Une passion qu’il partage désormais, à trente-neuf ans, avec ses trois enfants et son épouse.

Un an après cette si belle médaille de bronze lors des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, l’émotion est sans doute intacte. A qui avez-vous pensé lorsqu’on vous a passé cette médaille autour du cou ?
OLIVIER PERREAU : En fait, j’ai pensé : « Mais pourquoi ne sommes-nous pas sur la plus haute marche ? » (rires) J’ai eu envie de profiter pleinement du moment : un podium olympique chez nous, devant notre public, entourés de tous nos proches, dans mon cas avec une jument de notre élevage, c'est sûr que ça ne se représentera pas deux fois. Et j’ai bien sûr pensé à toute ma famille :  cette médaille, on est allé la chercher tous ensemble.

Vous avez grandi au milieu des chevaux, dans les écuries familiales. Quelles sont les valeurs que vos parents vous ont transmises et qui aujourd'hui font le cavalier que vous êtes ?
O. P. :
Le travail et le respect du cheval. Toute ma vie, j’ai vu mes parents se lever tôt, tous les jours de l’année, se donner dur. Mais quel bonheur de passer une vie à côté des chevaux. Je n’ai jamais ressenti la contrainte d’un travail ; c’est un plaisir et une chance d’être au quotidien à leur contact. Ils m’apportent tant. J'aime leurs personnalités si différentes, leur sensibilité. Et ce qui me plaît, c'est aussi de les faire évoluer jusqu’à la compétition, en respectant les rythmes et potentiels de chacun. 

Lorsque vous repensez à vos débuts de compétiteur, quels sont les enseignements reçus de vos parents qui vous reviennent ? Votre papa faisait aussi de la compétition.
O. P. :  
Vous savez, mes parents étaient moniteurs et instructeurs d'équitation. Ils m’ont donné de solides bases à cheval, « à l’ancienne », qui manquent parfois aujourd'hui aux jeunes cavaliers. Tout jeune, j’avais déjà un goût très très prononcé pour la compétition, peut-être un peu trop (rires). Mes parents n’ont pas eu à me pousser, plutôt à me freiner lorsque mes chevaux n’étaient pas prêts pour le niveau dont je rêvais. J’avais la rage, je voulais sauter toujours plus haut et gagner. À l'époque, je pense que j'étais capable de me mettre devant le minitel et d'engager un peu plus haut que prévu (rires).

Aujourd'hui, c’est vous le papa d'enfants cavaliers. Qu’avez-vous envie qu'ils retiennent de vous ?
O. P. :
 Le respect du cheval, comme mes parents me l’ont inculqué. Comprendre son cheval, c’est ce que je veux leur laisser. Ils verront que leurs chevaux le leur rendront. Ils sont encore très jeunes : Louis a 14 ans, Cloé 11 et Arthur 6. Notre objectif, à mon épouse Émilie et moi-même, c'est déjà qu'ils se fassent plaisir en tissant des liens riches avec leurs chevaux, en créant une relation. Et si ensuite ils veulent faire de l’équitation leur métier, je leur souhaite d’aller plus loin que moi et de se souvenir de ce respect qui est le fondement de notre sport. Je serai là pour les accompagner et mettre mon expérience à leur profit. 

Vous leur conseillerez d’aller voler de leurs propres ailes et de découvrir d’autres approches auprès d’autres cavaliers ?
O. P. :
Oui, bien sûr, je pense que c'est important. C'est quelque chose que je n'ai pas pu faire énormément. Louis est déjà parti se former auprès d’autres cavaliers comme Julien Gonin : dans ce sport, on apprend tous les jours, et on apprend beaucoup en regardant les autres. 

Le sport, tel que le pratiquait votre papa, n’est plus le même que celui que vous pratiquez qui ne sera pas le même que celui dont vivront peut-être vos enfants.
O. P. :
C’est vrai, et c’est une chance, à condition de toujours revenir à ce respect de nos montures. Le sport a beaucoup évolué ces vingt dernières années, de nouveaux pays se sont ouverts à l’équitation, les compétitions évoluent en permanence, et c'est très bien. Mais nous devons rester capables d'écouter nos chevaux et d’adapter notre programme de compétition à leur forme. On pourrait être tenté de vouloir trop courir, parfois avec des chevaux un petit peu tendres et inexpérimentés, face à une concurrence toujours meilleure ; il y a des CSI 5* tous les week-ends partout sur la planète… J’essaie alors de trouver un équilibre entre compétitions nationales pour aguerrir mes chevaux en devenir, et top niveau international.

D’autant que vous restez très attaché à la formation de vos chevaux, dont un certain nombre sont issus de votre élevage, que vous avez donc vu naître.
O. P. :
L’élevage est une passion complémentaire à la compétition. Ma famille s’est lancée dans l’élevage parce que nous n’avions pas trop le choix : par l'élevage, nous avions l’éventuelle chance d'être propriétaires de bons chevaux. Nous avons démarré avec des juments que nous sélectionnions comme nous le pouvions, et avons développé l’activité petit à petit. En élevant et en formant nos propres chevaux, nous pouvons les faire évoluer au rythme que nous décidons, sans pression. Nous n’attendons pas de nos jeunes chevaux qu'ils soient champions ni à trois ans, ni à quatre, cinq ou six ans. Nous préférons qu’ils soient compétitifs plus tard et qu’ils durent dans le temps. 

Pour terminer : vous avez récemment cédé les rênes de l’une de vos très bonnes juments, GL events Dolce Deceuninck, à votre fille. Une formidable « maître d’école » pour Cloé !
 O. P. :
Dolce m'a beaucoup apporté, elle a remporté énormément d'épreuves sur des hauteurs de 145, 150 cm. C’est une jument qui donne la pêche : elle adore la compétition et est toujours heureuse de monter dans le camion. C’est toujours réconfortant de savoir qu’on peut compter sur un cheval compétitif, qui va beaucoup donner à son cavalier. Avec elle, je ne voulais pas courir l’épreuve de trop ; le moment était venu qu’elle se retire du très haut niveau. Plutôt que l'arrêter totalement, je préfère qu'elle puisse donner de l'expérience à Cloé. Dolce va être une bonne formatrice, elle connaît son métier par cœur. 
 

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